La machine à perdre
Le besoin absolu de contrôler … ou comment mettre en marche la machine à perdre !

Dans nos organisations traditionnelles, la chaîne commande – contrôle est ultra présente ; à l’heure de promouvoir des organisations « agiles », adaptatives, est-ce la meilleure manière pour des managers de préparer leurs équipes et conduire le changement ?

Notre histoire et culture sont fortement à l’origine de ce lien commande – contrôle qui hante encore bon nombre de nos organisations ; quelques exemples :

1. Un responsable d’équipe émet un signal. Si ce signal est interprété par l’équipe comme une consigne et si le responsable questionne quant à l’avancement de la prise en compte du signal, on rentre assez rapidement dans une logique de contrôle de l’avancement.

Il en résulte un besoin de reporting pour s’assurer que cela avance : débauche d’énergie qui sert à justifier de l’avancement et des retards, pour replanifier, … la machine est en place !

 2. Dans une supply chain, dans certains environnements, si le fournisseur ne livre pas à l’heure, il est sommé d’expliquer les raisons de ses retards ; il arrive parfois que les causes soient d’origine client ou fournisseur. On passe donc du temps à expliquer qui est fautif, quel impact sur le taux de service, …sans chercher à résoudre la cause racine.

Ces modes de fonctionnement devenant un « standard » : le client recrute toujours plus d’approvisionneurs, le fournisseur doit mettre en face des ressources plus nombreuses de type « chargé d’affaires » … encore une débauche d’énergie pour quelle valeur ajoutée au final ?

Le cycle infernal résultant d’une requête (commande) et du besoin d’avancement est souvent le suivant dans une organisation pyramidale :



                  Sous stress, la plupart des personnes vont réagir de 2 manières : soit sur-contrôler ce qu’ils font, soit s’échapper, ce qui dans ce dernier cas, renforce le besoin d’un contrôle…
                  La perception que l’on a de la justification d’un contrôle est sans doute à rapprocher du niveau de risque encouru perçu.
                  Imaginez la réaction des « digital native » dans ces organisations : cette génération qui nous pousse à redéfinir le sens, le pourquoi de ce que l’on demande avant de parler du comment. Les modes d’organisation historiques dans une culture de la collaboration ne font pas sens à leurs yeux.

                  Voilà sans nul doute une formidable opportunité de repenser nos modes d’interactions dans nos entreprises :
                   Quels risques prenons-nous à laisser plus d’autonomie, plus de prise de risques à nos collaborateurs ?
                  Quels pré-requis cela nécessite ?
                      - Un meilleur partage de la cible à atteindre,
                      - Une communication des risques en jeu,
                      - Manager le transfert de savoir-faire et de savoir-être par le questionnement des équipes et le mentoring*

                  Une manière sans doute assez simple pour faciliter l’implication des équipes : mettre en place quelques méta-règles comprises de tous.
                  Par exemple : maximiser le ratio d’efficacité pour atteindre l’objectif versus l’énergie dépensée.

                  *Mentoring : Programme d'accompagnement basé sur le transfert d'expertise, le partage de savoir-être et de savoir-faire. Individuel ou collectif, il s'inscrit dans un cadre de bienveillance et de confidentialité. Ici, l'idée principale est de permettre une évolution symétrique, tant professionnelle que personnelle.
                  DDMRP
                  Méthodologie de planification et d'exécution des supply chains complexes et volatiles